dimanche 11 décembre 2011

Le salaire de la peur

Les maisons au bord des routes de montagnes sont petites, leurs fins pilotis accentuent la fragilité de leur aspect. Elles sont coincées entre le trafic routier, d'un côté, et le vide de l'autre. Tout le long du trajet, nous nous demandons comment on peut vivre là, et de quoi. 

Une marche au petit matin sur des sentiers à flanc de montagne nous donna les réponses. On pratique dans ces régions reculées des cultures sur brûlis. Pratiques ancestrales officiellement interdites, mais semble-t-il tolérées faute de solutions alternatives. Ce matin-là, nous avons rencontré des vieilles femmes occupées à récolter des cacahuètes. L'une d'elles parlait un dialecte que mon frère ne sut pas traduire. Ce qui ne nous empêcha pas de lui emboîter le pas.
La montagne recèle de nombreuses ressources naturelles. Des fruits, des racines, du bois, des plantes dont on fait les toits, les balais, les paniers, toutes sortes d'objets à usage domestique, qu'on vend aussi au bord de la route.
On connaît les conséquences de cultures sur brûlis. Elles fragilisent les pentes des montagnes.  Nous en eûmes une illustration concrète sur la route vers Luang Prabang. La route unique vers l'ancienne capitale fut bloquée une heure durant, le temps pour des bulldozers de faire tomber des tonnes de terre de la montagne pour prévenir un éboulement imminent. La veille, deux maisons avaient été emportées avec tous leurs occupants. 

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